voyage cambodge
Quand j' étais allée me balader dans le domaine de Certes, les cotonniers n' étaient pas en fleurs. Le Delta de la Leyre
Depuis, j' y étais retournée, et la magie des lieux avait joué encore une fois.
Il y avait cependant une différence : les cotonniers étaient en fleurs. En réalité, il s' agit d' un faux cotonnier, le Baccharis Halimifolia, dont les fruits, pourvus d' aigrettes blanches et soyeuses, ressemblent à des touffes cotonneuses. Importé d' Amérique du Nord en mil six cent quatre vingt, il a envahi les rives nord du delta de la Leyre quand elle part mêler ses eaux douces aux eaux salées du Bassin d' Arcachon..
Ils envahissent tout l' espace compris entre les canaux, refoulent la végétation locale, s' insinuent peu à peu jusqu' à prendre presque toute la place, et ils y réussiront bientôt.
Au-dessus d' eux, j' aperçois trois nids de cigognes, transfuges du parc ornithologique du Teich ? Un monde sauvage
Les cotonniers, continuons à les appeler ainsi, comme le font les autochtones, colonisent jusqu' à l' extrême bord des canaux aux eaux mêlées. Leur blancheur fait ressortir la couleur rougeâtre des herbes aquatiques, et rivalise avec celle, éclatante, des hérons blancs.
Tout à coup, s' élevant dans un immense bruissement d' ailes et de cris claquant au vent, des centaines d' oiseaux apparaissent au-dessus de la lande fleurie.
Que sont' ils et où vont' ils ? Ce n' est pourtant pas le moment de repartir ? Mais ils ont très vite disparu au-delà de l' horizon marin. Seuls, quelques retardataires sont encore visibles. Serait-ce des cigognes ?
Ce sont en tout cas de gros oiseaux. Je devrais emporter des jumelles !
Ces cotonniers me font toujours penser à un livre, lu il y a une vingtaine d' années au moins : " les cotonniers de Bassalane ". L' auteur en était une fille de la région, de La Réole, je crois, Michèle Perrein. C' est dire que toute la Gironde a du lire son livre, que j' avais bien aimé, et qui a obtenu, si mes souvenirs sont bons, le prix Interallié.
Voici ce qu' elle écrivait : " Les petits arbres aux troncs tordus par les vents, cachent les méandres des étangs à poissons, véritables jardins d' eau à la française, qui, de toutes tailles, de toutes formes, communiquent entre eux ".