Au Pays Basque, les cimetières sont au centre du village, blottis autour de l' église. Celui d' AÏnhoa est typique avec ses stèles discoïdales et leurs socles en forme de trapèze, qui les font ressembler aux serrures des portes de l' éternité.
On trouve ces stèles discoïdales dans plusieurs pays : Maghreb, Syrie, Turquie, Italie, Espagne, Pays Scandinaves, Russie, et bien sûr en France, la plupart étant au Pays Basque. ici, on les nomme " hilarri " de hil : mort, et arri : pierre.
Ces disques sont ornés de croix basques plus ou moins stylisées,
de figures géométriques, de symboles solaires, chrétiens, végétaux;
Le nom du défunt n' apparaît pas sur ces stèles. Quelquefois, seul, le nom de la famille peut y figurer. (Ici, une stèle sans nom au cimetière de Sare).
Le petit cimetière d' Aïnhoa, dont on voit ici la partie traditionnelle ancienne, dégage une impression de sérénité totale.
Il existe aussi des stèles tabulaires très anciennes, que l' on retrouve dans plusieurs pays d' Europe, à différentes époques. Elles étaient en bois dans les cimetières calvinistes hongrois. En France, les plus anciennes sont au Pays Basque et datent du XVIIème siècle, telle celle-ci au cimetière d' Ascain.
Celui-ci abrite le dernier sommeil de Jacques Chan-Delmas, qui fut maire de Bordeaux pendant plus de quarante ans, et une stèle " historique " qui indiqua la sépulture d' un soldat de la guerre que Napoléon mena en Espagne, et dont le corps reposa là pendant quarante six ans.
Ici, la vie et la mort sont familières l' une de l' autre. Les vivants viennent discuter au cimetière, comme en un lieu paisible de
convivialité, dénué de tristesse, et qui sait ? :es morts sont peut-être heureux d' écouter les potins et de sentir qu' ils font toujours partie de la communauté humaine.