Mongenan n' est pas que pour les enfants.
Le château est une folie du XVIIIème siècle, bâtie en mil sept cent trente six,
pour le baron Antoine de Gascq, afin d' y abriter ses amours discrètes, et peut-être coupables, avec Madame de Valdec. Il en naquit un fils, en mil sept cent quarante et un, Claude Valdec de Lessart, qui fut le dernier ministre des Affaires Etrangères de Louis XVI, et connut une mort épouvantable sous la Terreur.
En ce temps-là, Bordeaux avait une vie mondaine, musicale et littéraire extrêmement brillante. La ville attirait l' élite européenne, qui gravitait autour des jeunes magistrats du Parlement de Guyenne : Antoine de Gascq et son ami Montesquieu, l' abbé de Bellet, le plus fameux cabaliste de l' époque, les frères Isaac Sarrau de Boynet, et bientôt, un personnage au parcours atypique : Joseph de Navarre, ( sans lien de parenté avec Henri IV ), qui introduisit la franc-maçonnerie jacobite à Bordeaux en mil sept cent trente deux.
Jacques III Stuart, le duc de Berwick, font partie des nombreuses personnalités de l' époque à venir dans la capitale de l' Aquitaine.
Un peu plus tard, c' est le célèbre Joseph Balsamo, comte de Cagliostro, qui vint séjourner dans le port de la Lune.
A Mongenan, que fréquentaient les amis du baron de Gascq et de Montesquieu, qui venait là en voisin, la franc-maçonnerie était si prisée qu' on y créa un petit temple.
D' abord, le cabinet de réflexion, où l' impétrant devait méditer devant le sel, le soufre et le mercure, symboles alchimistes de la transmutation, le sablier, rappel que le temps nous est compté, et ces symboles maçonniques que sont le soleil et le coq,
ainsi que la présence de statues aux yeux masqués de noir de ceux qui n' ont pas encore accès à la lumière.
Une fois prêt à recevoir l' initiation, l' impétrant entre dans le temple proprement dit. Celui-ci est carrelé de noir et de blanc, pour signifier le Bien et le Mal. Les symboles maçonniques y sont évidemment représentés : équerre, compas, marteau, épées......
Les luminaires : soleil et lune, le delta lumineux, les deux colonnes : Boaz et Jakin, surmontées d' un chapiteau orné de grenades, souvenirs du Temple de Salomon, un pupitre sur lequel est posé un livre sacré, Bible, Evangiles ou Coran.
Le siège est celui du gardien du temple, appelé " couvreur ".
Une corde court tout autour de cette pièce, toujours sans fenêtre. Elle évoque la chaîne d' union et comporte douze noeuds : les lacs d' amour.
Des crânes et un cercueil nous rappellent notre finitude, et appellent à l' humilité.
Orienté d' occident en orient, sur sa longueur, du nord au sud sur sa largeur, le temple est censé représenter le monde et le cosmos. Son plafond figure la voute céleste.
L' homme nu, est dans les mêmes rapports de mensurations que le temple lui-même.
Merci à Madame Florence MOTHE, érudite propriétaire du château, dont les passionnants commentaires, ont rendu
cette visite si intéressante.
commentaires
hélène 04/09/2013 22:31
hélène 04/09/2013 22:28
kas 04/09/2013 21:10
divagations-et-balades 05/09/2013 08:36
kas 04/09/2013 20:27
divagations-et-balades 04/09/2013 20:56