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Hier, un moineau à l' oeil sévère est venu se poser sur la table du jardin.
Nous l' avions remarqué depuis longtemps; il nous surveillait. Il venait se poster au bord du toit à l' heure des repas, et, venait souvent, voleter au-dessus de la terrasse.
Mais, aujourd'hui, il ne s' est pas envolé quand je me suis approchée, et, je me suis doutée qu' il voulait me parler. Vraiment, il n' avait pas l' air très aimable ! Etait' il fâché ? Et pourquoi ?
" Dis-donc, me dit' il d' un ton peu amène, tu laisses faire n' importe quoi dans ton jardin ! "
J' étais estomaquée de cette attaque frontale à laquelle je ne trouvais pas de justification. Ne cultivons-nous pas des fleurs, pour qu' il puisse se balancer sur leurs tiges graciles !
N' avons-nous pas planté des arbres pour qu' il puisse y bâtir un nid bien caché, pour qu' il soit en
sécurité sous la garde des aiguilles de pin ! Et avec chauffage solaire !
Ne lui offrons-nous pas, au printemps, une autre résidence au milieu des fleurs enivrantes d' un acacia !
" Mais enfin, que veux-tu ? " dis-je, un peu excédée et quand même un peu vexée de tant d' ingratitude.
" Eh bien, dit' il, un peu radouci, car c' est quand même un oiseau gentil, tu laisses une de tes fleurs faire n' importe quoi. Elle se moque de nous en se déguisant en roi des oiseaux, et avec quelle arrogance ! "
" Ah bon ! Montre-moi cette effrontée ! "
" La voilà ! Ne fait' elle pas preuve d' une grande outrecuidance ? "
Hum ! Je trouvais personnellement, qu' elle avait plutôt l' air d' une poule avec son oeil rond. Et, je ne savais pas les moineaux si susceptibles.
Alors, il va falloir que je me transforme en brillant diplomate pour en guérir l' un de sa susceptibilité et de sa colère, sans vexer l' autre, qui, il faut bien le reconnaître, s' est un peu monté la tête.
Allez, j' y vais, armée de mon seul courage et consciente de marcher sur une corde raide, sous l' oeil,
encore impitoyable, du moineau.