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Si la Baïse évoque le Léthé, ( La rivière aux illusions ) ses rives sont bien gersoises. Passé le pont Neuf, nous longeons d' abord le grand mur qui soutient la ville haute de Nérac.
Puis, à notre gauche, s' ouvre le sentier qui va suivre la rive; il servait de chemin de halage jusqu' au début du XXème siècle.
Toujours à notre gauche, nous longeons maintenant un grand parc : le parc de la Garenne. Entre les arbres, se laisse apercevoir une maison en bois, rouge et blanche. C' est une ancienne guinguette où les néracais allaient danser le samedi soir. Actuellement, elle a été transformée en restaurant.
Ces rives sont très romantiques, et la rivière semble fuir vers quelque destination mystérieuse.
Voilà que nous arrivons à un embranchement, avec sens obligatoire vers un couloir sombre, à droite;
A gauche, un petit barrage;
Un vieux moulin à eau s' étonne de voir son jumeau dans le miroir jaune-vert de la rivière.
Plus loin, les ruines du château du village de Nazareth où Michel Polnareff a vu le jour.
Nous continuons notre route aquatique ; des branches mortes jouent à se multiplier dans l' eau complice.
Une petite construction s' élève sur notre droite. C' est la fontaine de Fleurette. On subodore aussitôt une histoire romanesque, et nous l' avons. Ce coquin d' Henri de Navarre a donc eu plus de quarante maîtresses durant sa jeunesse néracaise. Et, il y a eu Fleurette, jeune fille de quinze ans, follement amoureuse du béarnais de dix neuf ans, avec qui elle avait rendez-vous un soir, dans ce bois de la Garenne. Hélas ! il n' est pas venu, car le lendemain, il devait épouser la future reine Margot. Connaissant le lascar, sa famille l' avait retenu au château. De désespoir, Fleurette se jeta dans la rivière, et, se noya. Le futur Henri IV, pas vert-galant pour rien, fit édifier cette fontaine en souvenir de la belle, et lui donna son nom.
Une âme pas du tout romantique, présente sur le bateau, gâcha l' histoire en disant que la noyade n' était qu' une légende, et que Fleurette mourut à cinquante sept ans, après avoir eu une kyrielle d' enfants.
J' ai décidé de ne pas croire cette briseuse de rêve, et c' est sur cette amourette romantique, digne de Paul et Virginie, que se termine la balade d' aujourd'hui.
Sauf qu' Henri IV, lui, n' aurait pas succombé au chagrin !