voyage cambodge
La journée, hier, a été triste. Le ciel a pleuré plusieurs fois, savait' il seulement pourquoi ? Peut-être parce que nous sommes en novembre, et que ce mois commence par la fête des Morts. Alors, il nous incite à la mélancolie, au questionnement; il nous ramène à notre limite, et au silence; et dans ce silence, miracle ! nous pouvons entendre la voix de ceux qui ne sont plus.
Le ciel s' habille de noir et de blême, le vent se tait, les feuilles des arbres se font immobiles.
Ecoutons !
C' est par la voix de Charles Péguy, relayant Saint Augustin, qu' ils nous parlent pour nous redonner l' Espérance; elle s' élargit en trainée brillante au milieu de ces nuages de ténèbres. Elle nous raconte que la mort n' est rien, que l' on ne fait que passer dans la pièce à côté; que ce qu' était le défunt, il l' est toujours; qu' il faut lui donner le nom qu' on lui a toujours donné, lui parler comme on l' a toujours fait, sans prendre un ton solennel ou triste; continuer à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Qu' il faut prier et sourire, penser à lui et prier pour lui.
Qu' il faut prononcer son nom à la maison, sans aucune trace d' ombre.
la vie signifie tout ce qu' elle a toujours été; le fil n' est pas coupé. Pourquoi mettre le défunt hors de nos pensées simplement parce qu' il est hors de notre vue ?
Il n' est pas loin, juste de l' autre côté du chemin.