" Je suis une mouette " disait Nina, en perdition dans une pièce qui, inéluctablement, de comédie glissait vers la tragédie.
" Au secours ! " hurlait Mélanie, sauvagement attaquée par une mouette sur le quai de Bodega Bay.
Nous étions entre mer et ciel, pataugeant dans l' eau atlantique, sur la chaussée à peine émergée, qui, sur une centaine de mètres relie le bateau au phare de Cordouan.
Dès notre arrivée, une mouette nous guettait, juchée sur un poteau,
puis, poussant un cri rauque et strident, elle s' envola.
Très vite, on vit venir vers nous, une mouette, puis deux, puis trois;
Bientôt rejointes par deux autres, semblant surgir de nulle part;
Le ciel, autour, paraissait vide, et pourtant, soudainement, une escadrille parut foncer vers nous.
Elles étaient de plus en plus nombreuses.
Certaines nous regardant bien en face, l' air de se demander ce qu' elles allaient faire de nous;
A ce moment-là, beaucoup se posèrent sur l' eau. Mais, que fait celle-ci ? Elle semble exhorter une mouette en vol, à décider quelque chose. Mais quoi ? Allons-nous être les acteurs involontaires d' un remake des Oiseaux de Hitchcock ?
Mais non, elle lui a simplement demandé de nous offrir un petit spectacle de ballet aérien,
avant de repartir vers ce lieu secret de l' océan, où elles savent rester invisibles.
En un clin d' oeil, le ciel est vide. En fait, ce ne fut ni Tchékhov, ni Hitchcock. Ces mouettes n' ont pas de culture, et moi ? Je suis une ingrate !