Les documents que je vais partager avec vous, je les dois encore à la même dame de la maison de retraite, qui, décidément, est une mine pour moi.
Elle était une jeune femme pendant la Deuxième Guerre Mondiale, et, elle habitait ce Médoc qu' occupaient les envahisseurs arrivés de Royan et de Bordeaux, les vingt neuf et trente juin mille neuf cent quarante.
Quatre jours avant, le mardi vingt cinq juin fut un jour de deuil et de honte. La France avait demandé l' armistice, et il fut signé ce jour-là. Les envahisseurs n' avaient pas traîné en route.
Les longues plages de sable bordées de dunes de la Gironde, étaient vulnérables.
Ils se mirent donc à construire des fortifications en mille neuf cent quarante deux.
J' appris ainsi, que ce que nous désignons le plus souvent par le mot " blockhaus " est en réalité un " bunker ", qui est en béton
avec des murs de deux mètres d' épaisseur, alors que le premier est un abri en bois.
Le maréchal Rommel, nommé par Hitler inspecteur des fortifications de l' Atlantique, vint visiter les bunkers girondins, comme ici, à Lacanau.
( Image Wikipedia )
Malgré l' apparente puissance de ces constructions, aujourd' hui en ruines ou " noyées " à deux cents mètres de la côte, Rommel n' était pas convaincu de leur efficacité totale, car il trouvait qu' il y avait, entre les différents bunkers du Verdon, de Soulac, Lacanau, le Porge, Cap Ferret etc.... trop de plages vierges. Mais, les soldats allemands veillaient, l' oeil rivé à l' horizon océanique.
( image Wikipedia )
Toute la zone côtière était interdite. Il fallait des laissez-passer signés par les autorités allemandes, et des attestations du maire de sa commune pour pouvoir rentrer chez soi, si on habitait dans cette zone.
Les hommes valides étaient réquisitionnés, pour aller, munis d' une pelle, dans les gravières, pour alimenter en gravier la construction des nouveaux bunkers.
Quand aux agriculteurs de l' endroit, ils étaient " priés " de nourrir ces messieurs, qui réquisitionnaient régulièrement, oeufs, pommes de terre, blé et autres volailles.
Et pendant ce temps, le Français faisaient connaissance avec les cartes d' alimentation, que les plus âgés avaient déjà connues lors de la guerre précédente.
Avec les cartes de tabac, En ce
qui concerne les cartes d' alimentation, on garda les tickets très longtemps après la fin de la guerre, si j' en juge par ceux-ci, datés de mille neuf cent quarante neuf.
Mes parents en ont donc eus, pour eux, pour ma soeur et pour moi. Mon frère, " le petit dernier " n' a pas connu ce plaisir
!
Heureusement, les temps ont changé, quoique.........Qui peut certifier que
nous sommes à l' abri !