C' était un week-end de janvier, clair et froid, et pour une fois, le blizzard avait oublié de venir s' engouffrer dans les rues de New York. La météo l' avait annoncé, le blizzard l' avait fait.
M' étant gelée toute la semaine, le vendredi soir, je prenais un vol de nuit (tarif 1ère classe = tarif classe touriste, alors pourquoi se priver) pour Miami ou Los Angeles, histoire d' aller me réchauffer. J' aimais mieux Miami, il y faisait plus chaud.
Mais un jour, ayant réfléchi, il m' apparut que c' était quand même idiot de ne pas aller voir les chutes du Niagara, à un pas aérien de NYC. C' était décidé, j' allais m' envoler pour Buffalo et Niagara Falls. mais, site touristique oblige, je n' avais eu un billet que pour le samedi, ce qui restreignait beaucoup ma visite.
Il y a deux Niagara Falls; l' une, américaine, dans l' état de New York, l' autre, canadienne dans l' Ontario. Les deux cités sont séparées par la rivière Niagara allant du lac Erié au lac Ontario.
Il y a trois chutes : la canadienne, appelée " Fer à Cheval " du fait de sa forme, l' américaine, et, à sa droite sur la photo, une petite chute plus étroite : l'inévitable " Voile de la Mariée ".
Il existe une légende amérindienne se rattachant à ces chutes.
Une jeune et belle indienne, Lelawala, fut promise par son père à un homme qu' elle n' aimait pas, et même, méprisait. Elle était en secret amoureuse de He-No, dieu du tonnerre, qui vivait dans une cave derrière le Fer à Cheval. Pour le rejoindre, elle amena son canoë jusqu'aux rapides de la rivière Niagara mais elle fut projetée par-dessus bord. He-No la rattrapa in-extremis. Leurs esprits et leurs âmes se sont alors liés ensemble pour l' éternité, et ils vécurent là, dans le sanctuaire d' He-No, à l' abri de la grande chute.
Un certain nombre d' histoires se rapportent aux chutes, mais il en est une, authentique, qui, sur le moment, apparut comme extraordinaire et même inquiétante pour certains.
Il s' agit du jour où les chutes se sont arrêtées. C' était le 29 mars 1848. Le fabuleux grondement avait tout à coup été remplacé par un impressionnant silence. Les chutes n' étaient plus qu' un inaudible et mince filet d' eau.
Bien entendu, les gens arrivèrent en foule pour voir le phénomène. alors, l' ancienne peur de l' An Mil surgit à nouveau, et, pour beaucoup, était là, devant leurs yeux angoissés, le signe le plus évident que la fin du monde était proche.
Les plus courageux s' amusèrent à traverser le lit à sec de la rivière. Ceci permit de découvrir toutes sortes d' objets essentiellement militaires : fusils, baïonnettes, tomahawks, datant de la guerre anglo-américaine de 1812.
Mais quelle était donc l' origine du phénomène ? Une énorme masse de glace s' était formée à l' embouchure de la rivière Niagara et du lac Erié, empêchant complètement le passage de l' eau. Puis, pendant la nuit du 31 mars, la glace a cédé, la rivière a recommencé de couler, le grondement familier a retenti.........Les chutes étaient de nouveau là. La fin du monde serait pour une autre fois.
Niagara, c' était aussi le titre d' un film de Henry Hathaway, sorti en 1956, avec la belle et mythique Marilyn Monroe. Ce film est ressorti en DVD en 2002.