Quand j'avais passé la deuxième partie du baccalauréat, mes parents m'avaient demandée ce qui me plairait comme récompense, et j'avais répondu : " Je voudrais aller à Vienne, en Autriche ".
Vienne....le romantisme, Sissi, l' Archiduc Rodolphe et Marie Vetsera, le beau Danube bleu, l' Opéra.....enneigé sur cette carte postale, tel que je ne l'ai pas vu.
Vienne était libérée des Soviétiques qui l'occupaient depuis la fin de la guerre, Il en restait des traces, des cicatrices. Stalinplatz et les stèles de trois soldats russes tombés je ne sais plus comment. La place n'était pas encore débaptisée, le petit Père des Peuples était encore tout puissant.
Un char soviétique abandonné, laissé là, comme pour rappeler que la menace existait encore en ces temps de guerre froide. Le rideau de fer ne passait pas loin, à la frontière hongroise, que je franchirai quelques années plus tard.
Mais on rencontrait Strauss dans Staatpark, et de son violon de pierre semblait s'envoler des notes qui pétillaient dans l'air viennois.
J'étais bien dans la Vienne romantique où l'ombre de Sissi tournoyait au rythme de la valse.
Sissi m'emmenait naturellement au château de Schönbrunn, (belle fontaine), peu éloigné de la ville, à Hietzing. Grand palais jaune et blanc, en demi-cercle très ouvert, mais mes photos ne sont pas en couleurs et mon appareil ne permettait pas le panoramique. Dommage !
Au XVIIème siècle, la famille impériale fit du château sa résidence d'été, mais les invasions turques signèrent la destruction du château originel.
Après la défaite des Turcs, en mille six cent quatre vingt trois, l' Empereur, Léopold 1er, commanda la construction d' un nouveau château, dont il voulait faire le Versailles autrichien. Mais, un siècle plus tard, l' Impératrice Marie-Thérèse chargea un architecte de redessiner le château en style rococo.
C'est dans ce lieu que fut signé le traité entre la France et l'Autriche, après la bataille de Wagram gagnée par Napoléon 1er et que mourut l'Aiglon.
Malheureusement, la pluie s'était mise à tomber alors que nous allions voir la Gloriette face au château, sur une colline à l'autre bout du parc. Je ne l'ai pas photographiée, mais j'avais acheté une carte postale pour mes parents.
Il s'agit d'un édifice néo classique, d'où, de par sa situation, on a une vue panoramique sur le château et la ville de Vienne.
Schönbrunn était la résidence d'été des Habsbourg, et le dernier occupant en fut l' Empereur François Joseph, qui y mourut en mille neuf cent seize.
Les fastes qu'y imprimèrent les Habsbourg ne sont plus que du domaine du cinéma, mais, chaque été, l' Orchestre Philharmonique de Vienne réveille dans le parc les notes joyeuses d'autrefois.
C'est à Vienne que je fis la connaissance de mon amie parisienne, qui avait demandé la même récompense à ses parents, et avec qui je fis toutes les excursions.
Grande valse brillante