voyage cambodge
Johann Strauss, Rodolphe et Mayerling, Sissi.........et même Mozart, qui pourtant, représentait encore un classicisme certain, tous m' évoquaient le romantisme viennois.
Vienne, pour moi, était une ville de rêve joyeux, j' imaginais presque les gens se déplaçant dans les rues, au rythme d' une valse; et la première image de Vienne, a, bien sûr, été l' Opéra.
Je déteste partout la neige, sauf à Vienne, où elle ajoute au charme de la ville; mais, elle n' a pas duré, remplacée par le pluie que je n' aime pas plus.
Après la seconde guerre mondiale, comme Berlin, la ville a été divisée en quatre secteurs. Je logeais dans l' ex-secteur soviétique, où, sur une place Staline, trônait un char de l' Armée Rouge, comme pour rappeler aux Viennois, qu' il ne faut pas s' allier avec n' importe qui, même à la suite d' un Anschluss qui ne les avait; peut-être, pas trop mécontentés.
Il y avait aussi des stèles, à la mémoire de " Héros de l' Union Soviétique ".
Mais Vienne a retrouvé son sourire, ses valses et ses héros personnels, les musiciens. Elle n' a pas oublié qu' elle a été capitale de la musique, et symbole d' un temps léger, frivole et séducteur. Et Johann Strauss est là, jouant éternellement du violon, pour nous en convaincre.
Goethe, qui j' espère, a pardonné, à la novice que j' étais encore en art photographique, de lui avoir coupé la moitié de la tête, est honoré d' une statue, peut-être pour avoir jeté un pont entre classicisme et romantisme, en confrontant, vers la fin de sa vie, le vieux mythe germanique de Faust à la mythologie grecque.
Vienne, c' est aussi une architecture qui témoigne de siècles d' Histoire, dont une énorme partie est celle des Habsbourg. Le Palais de la Hofburg par exemple, résidence d' hiver des Habsbourg, a vu sa construction commencée au XIIIème siècle; des générations de souverains de cet empire austro-hongrois, y ont ajouté leurs marques. Il se trouve au centre de Vienne et forme presque une ville dans la ville.
L' Hôtel de Ville, le Rathaus, fait flamboyer sa façade néogothique, tout près de l' Opéra. Il se situe sur le Ring, large boulevard qui a remplacé, sur ordre de l' Empereur François Joseph, les vieux remparts médiévaux.
Vienne, c' est aussi, bien qu' il lui soit extérieur, le Palais de Schönbrunn où rode encore le fantôme de Sissi, et qui offre sa façade jaune et blanche aux couleurs de l' Empire. Ici, on le voit côté jardin,
face au parc dominé par la Gloriette. Il fut résidence d' été de la famille impériale.
L' Empereur Leopold 1er, voulut un Versailles autrichien, après la deuxième défaite ottomane de mil six cent quatre vingt trois, qui inaugura une ère de grands travaux. Malheureusement, au cours du siècle suivant, peu de parties de ce château survécurent. C' est l' Impératrice Marie-Thérèse qui le fit reconstruire en style rococco.
C' est dans ce château que mourut le dernier empereur d' Autriche, François Joseph 1er, en mil neuf cent seize, et avec lui disparut à jamais un monde d' élégance et de noblesse, balayé par la Grande Guerre.
C' est là aussi, que mourut, à l' âge de vingt et un ans, en mil huit cent trente deux, l' Aiglon, fils de Napoléon 1er, après y avoir connu un isolement quasi total. On peut voir encore sa chambre connue sous le nom de " chambre de Napoléon ".
Ce sont là, les photos rescapées de Vienne. J' en ai perdu beaucoup, sans doute à cause de mes nombreux déménagements sur cette planète.