La côte amalfitaine est bordée par la mer Tyrrhénienne, formant à cet endroit le golfe de Salerne.
Elle tire son nom de la principale ville de cette côte : Amalfi. Constituée de falaises rocheuses, elle est renommée pour sa beauté et la douceur de son climat. Ceci la fit choisir par les notables romains qui en firent un lieu résidentiel apprécié. De charmants villages précèdent l' arrivée à Amalfi, capitale de cette côte.
A, environ six ou sept kilomètres avant, se trouve Minori dont le nom dérive de celui du fleuve Reghinna et de l' appellation latine de Reghinna Minor.
En poursuivant son chemin, on trouve, à moins d' un kilomètre d' Amalfi, la petite ville d' Atrani, l' unique village de la côte amalfitaine à être demeurée un bourg de pêcheurs, qui, la nuit, vont pêcher au lamparo.
Atrani est coincée entre la roche et la mer. Elle est traversée par un petit fleuve au nom inquiétant : le fleuve des Dragons, venant de la vallée du même nom.
Comme Amalfi, Atrani a été fondée au temps de la décadence de l' Empire Romain. Les deux cités furent réunies en une seule au XVème siècle, et séparée à nouveau, un peu plus de cent ans plus tard.
Au XIIème siècle, à deux ans d' intervalle, elles furent pillées par les Pisans.
Puis, on arrive en vue d' Amalfi.
La ville est implantée sur les parois et au fond d' une gorge, et se trouve dominée par le mont Cerreto, haut de mille trois cent quinze mètres.
Amalfi a une riche histoire. Dès le VIème siècle, la ville devint puissance maritime, pour être un des principaux ports d' Europe du IXème au XIIème siècles. On y faisait commerce des céréales, du sel et........des esclaves. Les marins d' Amalfi furent les premiers en Occident à utiliser la boussole. Au IXème siècle, les marchands amalfitains utilisaient une monnaie en or, alors que le reste de l' Italie en était encore à l' économie de troc.
Les relations d' Amalfi avec l' Orient peuvent encore se voir à travers les portes de la cathédrale, qui furent fondues à Constantinople en mille soixante six.
Si la façade est néo-gothique,
le clocher, datant de mille cent quatre vingt, a un faux air de minaret avec ses arabesques de faïences jaunes et vertes.
En mille cent trente sept, la ville fut prise par les Pisans et amorça alors un lent déclin. Cependant, les Tables Amalfitaines, manuscrit constitué de soixante six articles, les premiers en latin, puis en italien, furent le premier code maritime réglant la circulation en Méditerranée. Il demeura en usage pendant plus de quatre cents ans.
Une catastrophe médiévale toucha rudement la ville en novembre mille trois cent quarante trois : un terrible raz de marée qui en ruina l' économie.
Cette côte était magnifique, et une légende s' y rattachait. Un peu plus loin qu' Amalfi, en allant vers Sorrente, il y avait le sentier des dieux.
Quand ils voulaient écouter les sirènes chanter, les dieux empruntaient ce sentier qui surplombe la mer. De là, ils apercevaient un petit archipel qui était le refuge des femmes-oiseaux dont la voix les ensorcelait.
Aujourd'hui, leurs voix se sont tues, et les dieux n' existent plus que dans la mémoire des Hommes. Et pourtant, en marchant sur ce sentier, sachant que je mettais mes pas dans ceux des dieux antiques, je jurerais avoir entendu des voix devenues fluettes et lointaines, me chanter une belle et triste mélodie.